La première découverte documentée remonte à 1916, lorsque le père Miguel Domingo Fuertes de Loren, prêtre de la paroisse de Barahona, signala l’existence d’une pierre bleue dans la région. Il demanda une autorisation d’exploitation, que l’État refusa, et la mine fut oubliée. Pourtant, les habitants ramassaient depuis longtemps de petits fragments de cette pierre sur la plage de Bahoruco, charriés par la rivière du même nom.
Ce n’est qu’en 1976 que l’histoire reprit, grâce à Miguel Méndez, un artisan de Saint-Domingue. Intrigué par ces pierres, il entreprit des recherches avec son ami Norman Rilling, géologue du Peace Corps, et retrouva l’emplacement exact du gisement. Méndez lui donna alors le nom de « Larimar », en associant le surnom de sa fille Larissa, Lari , au mot espagnol mar (mer), en hommage à sa couleur bleue comme l'océan.
Les mines situées en amont du fleuve furent exploitées dès cette époque. En 1979, le Larimar fut officiellement reconnu comme pierre semi-précieuse. Aujourd’hui, la seule mine au monde, celle de Los Chupaderos, se trouve à 23 km de Santa Cruz de Barahona. Elle est partagée entre une partie administrée par l’État et une autre exploitée artisanalement par la population locale. L’extraction y est difficile et dangereuse, en raison du terrain escarpé, glissant et des galeries profondes, mais elle reste une source de fierté pour les mineurs dominicains.
Depuis 2018, la République dominicaine célèbre chaque 22 novembre la « Journée nationale du Larimar », en mémoire de la première découverte de 1916. Bien plus qu’une curiosité minéralogique, le Larimar est devenu un véritable trésor national, symbole culturel et spirituel, admiré pour sa beauté rare et son lien à la fois à l’histoire, aux mythes et aux croyances ancestrales.